Lettre ouverte: À la recherche d’une autre Tunisie/ An open letter: Looking for another Tunisia

Sit-in à Kasserine Crédit photo: Francesca Oggiano

Sit-in à Kasserine
Crédit photo: Francesca Oggiano

À la recherche d’une autre Tunisie

Depuis longtemps, nous assistons à la tentative de transmettre une image stéréotypée et simplifiée de la réalité complexe que représente le« monde arabe ». Cela surtout  après les «révolutions» arabes de 2011 et l’augmentation du phénomène migratoire dans le bassin méditerranéen, alors que l’actualité de certains pays a gagné de plus en plus place dans plusieurs médias mainstream.

Comme cela est souvent le cas avec la Syrie, l’Egypte, la Palestine et d’autres pays de la région, la Tunisie fait l’objet d’une campagne de désinformation qui vise à manipuler et simplifier la réalité qui est pourtant complexe et en constante évolution.

L’article «Dans les montagnes de la Tunisie les anciens jeunes de la révolution rêvent du Califat », publié par Domenico Quirico sur le journal italien La Stampa le 28 Janvier dernier est à notre avis un exemple de désinformation et d’une interprétation instrumentalisée de la période historique à laquelle le pays est confronté. Selon le journaliste,  il semblerait que la révolution tunisienne, après avoir éclairé d’espoir la Méditerranée en 2011, serait désormais en train de prendre un chemin des plus sombre et susceptible de la conduire à une « terrible révolution islamique » ayant son épicentre dans la ville de Kasserine. Quirico décrit les nouveaux leaders de la révolution comme des «hommes audacieux avec des langues tranchantes et de longues barbes.” Le tout serait soutenu par une apologie de Daesh, qui selon Quirico occupe la ville jusque sur ses murs qui seraient peints de slogan en soutien au Califat.

En tant que citoyens et citoyennes italiens/ennes et tunisiens/ennes, en tant que adhérant-e-s d’associations, professionnels, chercheurs/euses qui travaillent en Tunisie et sur la Tunisie depuis de nombreuses années, en tant que journalistes et experts du Moyen-Orient, nous tenons à offrir à l’opinion publique notre point de vue sur la réalité de Kasserine et de la Tunisie.

Les révoltes sociales qui traversent le Pays du sud au nord dans ces dernières semaines, font entièrement partie du processus révolutionnaire qui a commencé il y a cinq ans dans ces mêmes zones, qui demeurent marginalisées de manière systématique et structurée par un Etat qui a tout centralisé sur sa capitale et ses zones côtières touristiques. Seulement en 2015, la Tunisie a connu 4.288 mobilisations sociales passées sous silence par les médias locaux.

Les demandes des jeunes (et moins jeunes) Tunisiens qui (re) occupent l’espace public ces jours-ci font clairement référence aux problématiques socio-économiques et à la révision d’un modèle de développement inégal et injuste, qui n’a jamais été remis en question dans ces dernières années d’expérimentation démocratique. Les manifestations et les sit-in qui se propagent dans plusieurs régions du Pays revendiquent la prise de mesures claires  contre la corruption qui règne dans l’administration publique, réclament le droit au travail et à la dignité et son marquées par les mêmes slogans qui avaient empli les rues en 2011.  Les manifestations de ces derniers jours revendiquent l’indépendance des partis politiques, associations ou mouvements organisés proches du système.

La transition politique en cours continue d’être acclamée par les media et les institutions européennes qui ont trop « misé» sur ce processus pour risquer qu’il échoue. Mais cette présumée transition a elle-même été incapable de répondre aux attentes des jeunes qui ont manifesté pour le changement du régime. Ces mêmes jeunes qui dénoncent depuis longtemps la dérive contre-révolutionnaire et liberticide que le processus de transition est en train de subir. La confiscation de la révolution, dont les premiers signes étaient visibles en 2011 avec le gouvernement de coalition dirigé par Ennahda, a été ensuite officiellement légitimé par le gouvernement soi-disant «laïc » vanté de l’autre côté de la Méditerranée. Avec le gouvernement «laïc » les Tunisiens sont en train de vivre des restrictions majeures de leurs droits et libertés et un progressif rétablissement des règles et mécanismes de l’ancien régime.  Un exemple à ce propos est le projet de loi sur la réconciliation économique qui assurerait l’amnistie aux crimes économiques réalisés avant la révolution, dans une situation de progressive montée de la menace terroriste qui n’a donné lieu à aucun débat approfondi sur la question mais a permis de légitimer des nouvelles lois et mesures antidémocratiques et répressives.

Nous rappelons ainsi que le terrorisme représente avant tout une menace pour la population et remet en question le système de sécurité et de protection géré par l’État.

La décapitation du jeune berger, événement tragique auquel Quirico fait référence dans son article,  concerne la région de Sidi Bouzid et est emblématique de l’abandon systématique vécu au quotidien parles habitants de certaines régions du pays.

Par ailleurs, la vision qui affilie tout  le terrorisme tunisien à Daesch est extrêmement réductive. Nous tenons à rappeler qu’aucun des attentats terroristes réalisés jusqu’à présent en Tunisie n’a été revendiqué par l’Etat Islamique, sauf le dernier dans le centre de Tunis, tout en restant une revendication qui n’a été jamais réellement  vérifiée. Le phénomène du terrorisme en Tunisie a des racines socio-économiques profondes et repose sur des dynamiques complexes, alimentées par des années de répression du mouvement islamiste. Il est donc trompeur de se référer à la galaxie islamiste tunisienne comme à un monolithe et surtout de réduire le territoire de Kasserine aux “montagnes du Califat”.

La révolution de 2011 n’a certainement pas encore permis la réalisation des attentes de justice des jeunes Tunisiens, mais elle a laissé des traces indélébiles. En particulier des acquis en termes de liberté d’expression, une véritable « libération de la voix et des mots » grâce à la naissance de nombreux médias locaux dans le sillage de la fin de la censure et de l’ouverture au pluralisme médiatique. Parmi ces nouveaux media, les radios alternatives, protagonistes incontestées de cette nouvelle phase revendiquent  aujourd’hui leur rôle comme sources fiables d’information et voix légitimes et incontournables pour participer à la construction d’un nouveau récit, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, loin de toute simplification et interprétation instrumentalisée de la réalité.

Nous croyons que les médias devraient s’interroger et analyser de façon critique les processus en cours, à travers des analyses approfondies capables de transmettre une vision complexe des phénomènes au grand public.

Les habitants de Kasserine et tout le peuple tunisien ne sont pas responsables du regard sélectif des médias européens qui se rappellent de ce pays de façon sporadique, uniquement quand il s’agit de rapporter des épisodes de violence réelle ou présumée. À Kasserine, la constitution d’un collectif citoyen et l’occupation d’une salle près du siège du Gouvernorat durent depuis presque deux semaines. Défiant le couvre-feu, les hommes et les femmes du comité continuent de se réunir  pour discuter d’accès au travail, d’emploi digne,  pour dénoncer la corruption effroyable des institutions locales, en usant de mots d’ordre tels que « justice et dignité », bien loin d’un discours djihadiste.

Nous pensons ainsi qu’il est nécessaire de dénoncer toute narration simpliste de la complexité du réel qui contribue à la haine et la peur du« monde arabe », de l’islam ou des migrations. Il est urgent de rester vigilants envers ces récits aptes à généraliser et à donner des lectures hors contexte des phénomènes politiques et sociaux en cours.  Nous devons enfin nous opposer fermement et en conscience à ces récits qui alimentent chaque jour un peu plus la logique d’un affrontement entre «nous» et «eux».

Pour adhérer a cette lettre, prière d’envoyer un mail aux adresses suivantes :

Gabriele Proglio: gabrieleproglio@gmail.com

Debora Del Pistoia: deboradelpistoia@gmail.com

Looking for another Tunisia

For long time mainstream media coverage has been depicting a stereotypical and biased image of the Middle East and North Africa (MENA region), particularly since the Arab ‘revolutions’ of 2011 and the intensification of the migratory flows in the Mediterranean area. 

Exactly like Syria, Egypt, Palestine and other countries of the area, Tunisia has been negatively affected by a campaign of misinformation, which oversimplifies and manipulates this complex, constantly evolving reality.

The article On the mountains of Tunisia the former youth of the revolution now dreams of the Caliphate”, written by Domenico Quirico and published by the Italian newspaper La Stampa on the 28th of January exemplifies perfectly, in our opinion, the misinformation and biased reading of the historical period the country is currently living. The journalist’s words seem to imply that the Tunisia revolution, the spark of hope of the Mediterranean region in 2011, has now taken a dark path, turning into a dreadful Islamic revolution with the city of Kasserine as its capital. Quirico describes the new leaders of the revolution as “bold long-bearded men whose words are sharper than swords”.  In addition to that, Daesh propaganda is said to dominate the whole scene.

As citizens, representatives of associations, development workers, researchers working on and in Tunisia for many years, as well as in our capacity of journalists and experts of the MENA region, we feel compelled to offer the public opinion our point of view on Kasserine and Tunisia.

 

The social uprisings that have unfolded across the country, from South to North, in the past weeks, are part of the revolutionary process that originated 5 years ago, precisely in those same areas, systematically and deliberately marginalized by the central state of the capital and the touristic coastline. Only in 2015, Tunisia has witnessed 4,288 social protests, the majority of which had been ignored even by the national media.

 

The demands of the young (and less young) Tunisians who have been (re)occupying the public spaces in these days refer to socio-economic issues, urging to revise the existing development paradigm, which is responsible for the dramatic social and regional disparities and divides, but has never been questioned during these past years of democratic experimentation. The demonstrations and the sit-ins that have spread like wildfire in many regions of Tunisia call to take action against rampant corruption in the public administration and claim the right to work and dignity. These protests echo the uprisings of 2011, with their unheard demands, showing how people have detached from those political parties, associations and organized movements that have somehow been assimilated by the system.

 

The ongoing political transition is constantly praised by European media and institutions who had invested too much in this process to let it fail. Yet, this same transitional process has failed to address the expectations of those youth who fought for the fall of the regime. The same youth who have been warning against the counter-revolutionary and liberticidal drift of the transition process.

The signs were already clear in 2011were with the coalition government led by Ennahda, but the seizure of the revolution was officially legitimated between 2014 and 2015 by the government of the so-called ‘seculars’, which was largely applauded on the opposite shore of the Mediterranean.  

After this “secular” government came into force, Tunisians have witnessed a significant introduction of liberticidal measures and the official restoration of the old system. For instance, this was the case for the draft law on economic reconciliation, aiming at clearing cases against civil servants and businessmen accused of corruption and other economic crimes committed before the revolution.

Meanwhile, the terrorist threat has expanded and exacerbated the tensions within the country, but a serious debate on the issue is absent. On the contrary, this threat has been instrumentalized to justify antidemocratic and oppressive laws.

 

Terrorism is primarily a threat to the population that challenges the security and protection system of the state. For example, the article cited mentions – without providing any background or context – the story of a young shepherd beheaded by a terrorist group in the governorate of Sidi Bouzid, one of the many emarginated and poor regions of the country whose population has been systematically neglected by the Tunisian authorities for years.

 

Moreover, it is extremely reductive and instrumental to affiliate all terrorist organizations based in Tunisia to Daesh. In this sense, it is worth restating that none of the terrorist attacks that have hit Tunisia so far have been claimed by Isis, with the exception of the last one in downtown Tunis, although the responsibility claim was never confirmed.

The terrorist phenomenon in Tunisia has strong socio-economic roots in the territory and rather intricate dynamics, intertwined with the long-standing repression of the Islamist movement. This is why it is extremely misleading to perpetuate a monolithic version of the Tunisian Islamist landscape and depict the territory of Kasserine to the ‘mountains of the Caliphate’.

 

It is true; the 2011 revolution in Tunisia has not yet achieved its objectives and given substantial freedom to its youth. Nevertheless, it has already left long-lasting traces. A multitude of local media outlets were created precisely because of the end of censorship and the opening to pluralism. Among these media, radios have played a leading role. Today, these radios are claiming their role as reliable and trustworthy sources of information and as a legitimate point of reference to build a new narrative of the country, both inside and outside its borders, and avoid commonplace simplifications and instrumental interpretations of reality.

 

We believe that the media should adopt a new perspective and engage themselves in a more critical analysis of these processes, going more into depth and accounting for the complexity of the phenomena at stake in a way that could help a wide audience better understand them. It is neither Kasserine’s nor the Tunisian people’s responsibility if the European media only remember Tunisia on rare occasions, usually for real or alleged cases of violence. In Kasserine the protests have been continuing for more than ten days now. Defying the curfew, men and women keep on gathering in public spaces to discuss about their rights, about work, and to denounce the exasperating level of corruption of the local institutions.

 

Finally, we are convinced of the necessity to call out those biased narratives that are  deliberately aimed to spread fear and hate against the Arab world, Islam and migrants, generalizing and not contextualizing the political and social phenomena, as well as implicitly validating the clash between “us” and “them”, which, in our opinion”, must be firmly rejected.

 

To sign on to this letter, please send an email to:

 

Gabriele Proglio: gabrieleproglio@gmail.com

Debora Del Pistoia:deboradelpistoia@gmail.com


  Adhésions au 5 février 2016/

  1. Gabriele Proglio, professore di storia contemporanea Universita di Tunisi El Manar
  2. Debora Del Pistoia, cooperante COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei paesi emergenti) in Tunisia e giornalista Osservatorio Iraq – Medio Oriente e e Nord Africa
  3. Gianluca Solera, scrittore e attivista trans-mediterraneo
  4. Damiano Duchemin
  5. Martina Tazzioli
  6. Lidia Lo Schiavo, docente universitaria
  7. Marta Menghi, giornalista free lance
  8. Rossana Pezzini
  9. Alessia Giannoni
  10. Natalia Romanó,insegnante di italiano L2 a Tunisi
  11. Alessia Tibollo, cooperante COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei paesi emergenti) in Tunisia
  12. Albertina Petroni, cooperante COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei paesi emergenti) in Tunisia
  13. Luigi Giorgi, giornalista
  14. Cecilia Dalla Negra, Giornalista, Vice-direttrice di Osservatorio Iraq – Medio Oriente e e Nord Africa
  15. Valentina Muffoletto
  16. Micol Briziobello
  17. Patrizia Mancini, responsabile del sito Tunisia In Red
  18. Santiago Alba Rico, scrittore
  19. Mario Sei, docente Universita della Manouba, Tunisi
  20. Hamadi Zribi, Tunisia in Red
  21. Giovanna Barile, Tunisia in Red
  22. Diego Barsuglia, fotografo
  23. Anna Castiglioni
  24. Chiara Loschi, dottoranda di ricerca in Scienza Politica, Universita degli Studi di Torino
  25. Paolo Cuttitta, Universita di Amsterdam
  26. Demichelis Marco
  27. Grazia Vulcano, cooperante , COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti) in Tunisia
  28. Federica Zardo, ricercatrice
  29. Christian Elia, giornalista, condirettore Q Code Mag
  30. Jana Favata
  31. Stefano Barone
  32. Stefano Pontiggia, ricercatore sociale
  33. Sarra Labib Basha Beshai
  34. Francesca Crispolti
  35. Oriana Baldasso
  36. Giulia Breda
  37. Giulia Bonacina
  38. Jolanda Guardi, ricercatrice
  39. Francesca Biancani, docente a contratto Storia e Istituzioni del Medio Oriente, Universita di Bologna
  40. Marta Menghi, giornalista freelance
  41. Sara Borrillo, post doc. Dip. AsiaAfrica e Mediterraneo, UniversitaLOrientale di Napoli
  42. Lorenzo Feltrin, dottorando, University of Warwick
  43. Marco Lauri, Docente a contratto di Letteratura e Filologia Araba, Universita di Macerata
  44. Estella Carpi, Labanon Support e New York University (Abu Dhabi)
  45. Lorenzo Declich, ricercatore indipendente
  46. Paolo Paluzzi, Tunisi
  47. Clara Capelli, Cooperation and Developpement Network, Pavia
  48. Anna Serlenga, regista e docente
  49. Mattia Rizzi, coordinatoreprogetti (ADD Atelier pour le developpement durable)
  50. Susi Monzali
  51. Eugenia Valentini
  52. Costanza PasqualiLasagni, umanitariaedanalista di medio oriente.
  53. Joshua Evangelista, giornalista
  54. Marta Bellingreri, ricercatrice, reporter Medio Oriente
  55. Stefano M. Torelli, Ph.D.
    Research Fellow – Middle Eastern, Mediterranean and Islamic Studies
    ISPI (Istituto per gli Studi di Politica Internazionale)
  56. Sara Manisera
  57. Lamia Ledrisi, giornalista
  58. Elisa Giunchi
  59. Kais Zriba, giornalista Inkyfada
  60. Alessandro Rivera Magos, ricercatore
  61. Mohamed Al Ahmadi, giornalista indipendente
  62. Veronica Bellintani
  63. Francesca Oggiano, giornalista pubblicista
  64. Comitato Khaled Bakrawi
  65. Fouad Rouehia, giornalista
  66. Chiara Denaro, dottoranda in sociologia presso Universitàdeglistudi di Roma la Sapienza e UAB (Universitatautonoma de Barcelona)
  67. Damiano Aliprandi, giornalista e operatore sociale
  68. Lucia Spata, Universita di Sfax
  69. Giovanni Piazzese, giornalista
  70. Alice Bondi’
  71. Hatem Salhi : corrispondente Al HiwarTounsi/Radio Kalima a Kasserine
  72. Houssem Yahyaoui: giornalista radio Kasserine FM
  73. Ali Rabeh: Direttore Radio Kasserine FM
  74. Iain Chambers, docente di Studi Postcoloniali, Università l’Orientale di Napoli
  75. Chiara Martucci, Milano
  76. Nicola Perugini, Mellon Postdoctoral Fellow, Brown University, Middle East Studies and Italian Studies
  77. Joy Betti, Bologna
  78. Vanessa Roghi, docente di sociologia dei processiculturali e comunicativi, Università La Sapienza, Roma
  79. Federico Faloppa, docente di Storiadella lingua italiana e Sociolinguistica, Università di Reading
  80. Giulia Grechi
  81. Ramona Parenzan
  82. Ilaria Giglioli, PhD student, University of California, Berkeley
  83. Vivian Gerrard
  84. Caterina Miele, Università l’Orientale, Napoli
  85. Betta Pesole
  86. Valeria Deplano, Università di Cagliari
  87. Giuseppe Acconcia, Il Manifesto, Università di Londra
  88. Barbara Spadaro, University of Bristol
  89. Fabrice Dubosc, etnopsichiatra e saggista
  90. Angelo d’Orsi, Docenteordinario di storia delle dottrinepolitiche, Università di Torino
  91. Francesca Di Pasquale, Netherlands Institute for War Documentation, Historical researchs Department, Post-Doc.
  92. Simona Wright, Professor in Italian Studies, The College of New Jersey
  93. Marco Demichelis, Assegnista di Ricerca in StudiIslamici e Storiadel Medio OrienteUniversitàCattolicadel Sacro Cuore, Milano
  94. Giuseppe Burgio, professore a contrattodell’Università di Palermo
  95. Marzia Maccaferri, Associate lecturer, Goldsmiths, University of London
  96. Giusy Muzzopappa, antropologa
  97. Raffaella Biasi, Professoressa,  esperta di mondoislamico, laurea in arabo
  98.  Dario Consoli, dottore di ricerca in filosofia, Università di Torino
  99. Alessandro Vecchi, fotografo, New York
  100. Sole Anatrone, dottore di ricerca, Università della California, Berkeley
  101. Ester Sigilló, dottoranda Scuola Superiore Normale di Pisa
  102. Chiara Egidi, Brescia
  103. Oriana Baldasso
  104. Alice Conti
  105. Valeria Verdolini
  106. Serena Marcenò
  107. Annalisa Cegna
  108. Stefano Rota
  109. Anis Azouzi
  110. Carmine Conelli, dottorando, Università l’Orientale di Napoli
  111. Federica Zardo, Research Fellow, Università di Torino
  112. Pina Piccolo, studiosa indipendente
  113. Giuseppe Burgio, docenteUniversità di Palermo
  114. Cristian Lo Iacono, Torino
  115. Enzo Guarrasi, docente Università di Palermo
  116. Goffredo Polizzi, dottorando Università di Warwick
  117. Luigi Cazzato, docente di Letteratura Inglese, Università di Bari
  118. Silvia Casilio
  119. Benedetta Guerzoni
  120. Lorenzo De Sabbata
  121. Chiara Stenghel
  122. Matteo Di Gesù, docente Letteratura italiana, Università di Palermo
  123. Paolo Fait, docente di filosofia, Università di Oxford
  124. Elisabetta Dall’O
  125. Lorenzo Mari, Università di Bologna
  126. Marco Gatto
  127. Teresa Degenhardt
  128. Alessandro Ferretti, Università di Torino
  129. Damiano De Facci
  130. Francesca Coin, sociologa, Ca’ Foscari
  131. Sabrina Marchetti, European University Institute
  132. Tommaso Rebora, studente Università di Torino
  133. Matilde Flamigni, studentessa Università di Torino
  134. Angelica Pesarini, Lecturer in Socilogy (Race, Gender and Sexuality) University of Lancaster
  135. Younis Kutaiba
  136. Tullia Giardina
  137. Maaza Mengiste
  138. Sole Anatrone, dottore di ricerca, Università della California, Berkeley
  139. Gisella Costabel
  140. Raffaella Biasi
  141. Oriana Baldasso
  142. Leonardo De Franceschi, docente di istituzioni di storia e criticadelcinema, Universitàdeglistudi di Roma Tre
  143. Camilla Hawthorne, dottoranda Università della California, Berkeley
  144. Valentina Migliarini
  145. Chiara Giubilaro, Assegnista di ricerca, UniversitàBicocca, Milano
  146. Stefania Voli
  147. Francesco Correale, Università di Tour
  148. Cristina Accornero, Università di Torino, dottore di ricerca
  149. Paola Rivetti, Dublin City University, SeSaMo – SocietàItaliana di Studio Mediorientali
  150. Gaia Giuliani, post-doc Università di Coimbra, Centro de estudios sociales
  151. Daniele Salerno, assegnista di ricerca, Università di Bologna
  152. Alessio Surian, professore associato di didattica e pedagogia speciale, Università di Padova
  153. Vincenza Petrilli, ricercatrice indipendente, Bologna
  154. Tatiana Petrovich Njegosh, docente di storia della cultura americana, Università di Macerata
  155. Mackda Ghebremariam Tesfau’ – UniversitàdegliStudi di Padova
  156. Laura Ferrero, dottore di ricerca in antropologia, Università di Torino
  157. Arturo Marzano, Professore di storiadel Medio Oriente, Università di Pisa.
  158. Serena Marceno, Ricercatrice di FilosofiaPolitica e professoressa aggregata di Filosofia Politica e Human Rights: Theory and Policies, presso l’Università di Palermo
  159. Marco Montanaro
  160. Souheil Bayoudh, registatunisino
  161. Gathia Mraieh (tunisina, abitante a Modena, operaia)
  162. Chaker Haddad (tunisino, abitante a Modena, operaio)
  163. Takoua Haddad (studentessa italo-tunisinanata a Kairouan e abitante a Modena)
  164. Emanuele Venezia, docente di italiano Universita di Gabes
  165. Giada Frana, giornalista
  166. Alice Elliot, University College London
  167. Rabii Ibrahim, attore
  168. Rabii Gharsalli, fotografo
  169. La Redazione di Comune.info ( http://comune-info.net/)
  170. Lorenzo De Sabbata
  171. Leila Ben Salah, giornalista tunisina in italia
  172. Sandro Mezzadra, docente di filosofia politica, Università di Bologna
  173. Francesco Cavarorta, professore di Scienze Politiche, Università Laval, Quebec
  174. Giorgia Ricciotti
  175. Alessandra Marchi, GramsciLab, Università di Cagliari
  176. Paolo Rosi, redattore di MeltingPot Europa
  177. Emanuela Rosio
  178. Roberto Cavallo, cooperativa Erica
  179. Cecilia Zecchinelli, ex giornalista del
  180. Ghazi Dali, medico neuropsichiatra infantile che vive in Francia
  181. Nicoletta Salvi, cittadina torinese con famiglia tunisina
  182. Fabrice Dubosc, etnospichiatra, Milano
  183. Liliana Ellena, ricercatrice storica, Torino
  184. Gabriele Montalbano, dottorando Università Sorbona Parigi (EPHE)
  185. Gabriele Mastrovivo, Arabist IBLV Tunis
  186. Olga Solombrino, dottoranda, Università di Napoli L’Orientale
  187. Anna Fortunier
  188. Antonio Vesco
  189. Renato Lucarelli
  190. Alfonso Campisi, Prof. la Manouba
  191. Francesca Bellino
  192. Mohsen Melliti, scrittore, regista, Los Angelse, CA, USA
  193. Augusto Illuminati, Università di Urbino
  194. Nadia Marzouki, Chargée de Recherche, CNRS, Paris
  195. Kaouther Rabhi, dottoranda di filosofia romanza e blogger
  196. Eugenio Dacrema
  197. Edoardo Calcaterra, avvocato d’affari in Italia e Tunisia, LCA Studio Legale
  198. Luigi Sonnenfeld, operatore sociale
  199. Greta Barbone, avvocatessa
  200. Carriero Daniela Rosa – Milano
  201. Gaia Vianello, filmaker
  202. Gemma Baccini, arabista ë stagista presso l’istituto arabo dei diritti dell’uomo, tunisi
  203. Valentina Greco, attivista per i diritti umani
  204. Giorgio Bianco Avvocato Internazionale – Tunisi
  205. Stefano Portelli, antropologo, dottorando a La Sapienza
  206. Marta Guastella
  207. Viola Paleari
  208. Paolo Hutter, gionalista
  209. Ludovica Cupelli, studentessa
  210. Abdelkarim Hannachi, Università di Enna Kore (di origine tunisina)
  211. Alessia Carnevale, volontaria’associazione “AVER, voix de l’enfant rural” di Medenine
  212. Chiara Pagano, dottoranda in studi europei e internazionali dell’Università di Roma Tre
  213. Valeria Resta
  214. Valentina Zagaria, ricercatrice London School of Economics and Political Science
  215. Franco Ovidi, imprenditore residente in Tunisia
  216. Felice Rosa
  217. Luca Raineri, attivista e ricercatore in relazioni internazionali, Scuola Superiore Sant’Anna di Pisa
  218. Denise Risciglione
  219. Alessandra Capone, attivista per i diritti umani
  220. Sofiene Ahres
  221. Alice Fanti
  222. Marco Stefanelli, AMISNET
  223. Andrea Cocco, AMISNET
  224. Oana Parvan, Phd Student, Cultural Studies, Goldsmiths University of London
  225. Henda Chennaoui, giornalista
  226. Amal Amraoui, giornalista e attrice
  227. Hajer Boujemaa, giornalista
  228. Perrine Massy, giornalista indipendente in Tunisia
  229. Chiara Denaro, dottoranda in sociologia presso l’Universita degli studi La Sapienza di Roma e UAB (Universitat autonoma de Barcelona)
  230. Giulia Daniele, ricercatrice
  231. Marco Magnano, Radio Beckwith
  232. Damasenzo Maniscalco
  233. Vanessa Biancetti, dottoranda in Scienze Politiche, Universita La Sapienza di Roma
  234. Stefano Collizzolli – regista – I nostri anni migliori
  235. Lara Panzani, COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti)
  236. Sofiene Ahres
  237. Chiara Comito
  238. Gianni Toma, COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti)
  239. Andrea Tullio Canobbio (docente di Lingua, Letteratura e Civiltà Italiana, Università di Monastir)
  240. Marinette Pendola, scrittrice
  241. Giulia Beat, blogger
  242. Professeure Rawdha ZAOUCHI-RAZGALLAH , université de Carthage, Institut Supérieur de Langues de Tunis
  243. Udo C. Enwereuzor, Resp. Migrazione, minoranze e diritti di cittadinanza, COSPE (Cooperazione per lo sviluppo dei pesi emergenti)
  244. Lorena Di Clemente
  245. Serena Tolino, università di Zurigo
  246. Elena Giuntoli, socia fondatrice di SocialLab
  247. Maria Ponce de Leon, Université de Monastir, Temple University,Rome.
  248. Alessandra Fabbretti, giornalista e insegnante.
  249. Ilaria De Bonis
  250.      Patrizia Manduchi, Storia dei paesi islamici, Università di Cagliari
  251.  Alessandro Pes, Università di Cagliari
  252. Giulia Beat, blogger  
  253.   Marinette Pendola, scrittrice
  254. .  Ines Tlili
  255. Michel  Le  Tallec, Journaliste 
  256. Rosita Di Peri, Lecturer in Political Science and International Relations, Universita di Torino
  257. Marco Fasulo, Università degli studi di Napoli “L’Orientale”
  258. Francisco Miguel Fernández Caparrós
  259.  Seif Soudani, Journaliste, Community Manager Le Courrier de l’Atlas
  260.  Mounira MNIF .Tunisie
  261.  Görkem Duru journalist a iscicephesi.net et Correspondencia Internacional
  262.   Stephanie Pouessel, anthropologue chercheure à l’ Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC) à Tunis
  263.  Fatima Mansour, interprete e traduttrice indipendente, vice-presidente ass. “La Voce del migrante tunisino”
  264. Stefano Piemontese, Universidad Autónoma de Barcelona, Central European University
  265.   Associazione Culturale WOTS? Walking on the South
  266. Daoud Abdelmonem Faleh
  267. Azza Ghanmi militante féministe
  268. Athéna Pallas, déesse de la sagesse et de la guerre, dentiste à mes heures perdues
  269. Mouna Abid, universitaire à ISLT, Université de Carthage
  270. Jenny Tsiropoulou,  Journalist

 

 

Press review

 

  1. http://www.tunisiainred.org/tir/?p=6316
  2. http://ilmanifesto.info/storia/cercando-unaltra-tunisia/
  3. http://www.infoaut.org/index.php/blog/culture/item/16413-tunisia-una-lettera-aperta-contro-la-disinformazione-de-la-stampa
  4. http://frontierenews.it/2016/02/la-tunisia-e-la-cattiva-informazione-made-in-italy/
  5. http://www.dinamopress.it/news/cercando-unaltra-tunisia
  6. http://www.globalproject.info/it/mondi/cercando-unaltra-tunisia/19838
  7. http://osservatorioiraq.it/cultura-e-dintorni/tunisia-appello-uninformazione-corretta?cookie-not-accepted=1
  8. http://www.qcodemag.it/2016/02/01/la-tunisia-che-quasi-nessuno-vi-racconta/
  9. https://amisnet.org/agenzia/2016/02/01/per-una-informazione-corretta-sulla-tunisia/
  10. http://popoffquotidiano.it/2016/02/01/tunisia-il-terrorismo-della-disinformazione-della-stampa/
  11. http://comune-info.net/2016/02/tunisia-3/
  12. https://insider.ilfattoquotidiano.it/2016/02/01/il-mondo-arabo-contro-la-stampa/