HAMIDOU, REFUGE’ DEBOUTE’ DE CHOUCHA RISQUE AUJOURD’HUI à 16H L’EXPULSION DE TUNIS EN COTE D’IVOIRE!!!

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KarimTraore

Debora Del Pistoia

Martina Tazzioli

 

URGENT: HAMIDOU, REFUGEDEBOUTEDE CHOUCHA RISQUE AUJOURD’HUI à 16H LEXPULSION DE TUNIS EN COTE DIVOIRE!!!

 

Karim Traoré, de nationalité ivoirienne, il fait partie du groupe de personnes qui sont rentrées en Tunisie au déclenchement de la guerre en Libye dans les premiers mis de 2011. Avec 3000-4000 demandeurs dasile et réfugiés de 22 nationalités, il est obligé à rejoindre et à se réfugier dans le camp de Choucha à la frontière entre la Tunisie et la Libye, installé dans lurgence le 26 février 2011 par le UNHCR, le seul organisme responsable dexaminer les demandes dasile dans le pays en absence dune loi qui le règlemente. Suite au démarrage du mécanisme de demande de protection internationale et asile, la demande dasile de Karim sera refusée par lUNHCR et il se retrouvera parmi les personnes débutées du système de protection internationale. Devenu malgré lui un migrant économique selon la définition reconnue, Karim accepte loption de la réintégration locale et démarre depuis le début les procédures pour obtenir la carte de séjour. Lors de la fermeture administrative du camp de la part de lUNHCR en 2013, il se retrouve face au vide juridique tunisien comme beaucoup dautres demandeurs d’asile.

il rejoint Tunis ou il démarre le processus de régularisation en Tunisie, répondant à lappel du Ministère des Affaires Sociales demandant aux migrants qui nont pas été réinstallés « de se rendre aux postes de police et de la garde nationale pour régulariser la situation de leur séjour en Tunisie, de manière à pouvoir bénéficier des services publics » (Communiqué publié le 18 juillet 2013 par la Présidence du Gouvernement.). Il laissera ses empreintes digitales au Ministère des Affaires Sociales pour la régularisation de son dossier et lobtention de la carte de séjour, qui na pas encore abouti, ainsi que sa demande de carte commerciale pour lentreprise sociale de couture, que depuis 2011 il développe de façon informelle avec des moyens de fortune et avec la collaboration dautres compatriotes.

Karim, qui a réussi à réinventer sa profession de couturier à partir de la récupération des toiles de jute recyclées dans le camp de Choucha pour en produire des sacs artisanaux avec la participation de plusieurs personnes dans le camp meme, a finalement ouvert depuis 2014 un petit atelier artisanal dans la zone de place Barcelone, avec trois machines à coudre, achetées doccasion. Latelier Refugeattire depuis plusieurs intéressés dans le pays et à létranger et lui a donné lopportunité de développer des réseaux avec lInstitut Français, la Maison des Droits et des Migrations et de participer au Forum Jeunesse 2015.

La Maison du Droit et des Migrations lui offrira un appui juridique: durant six mois, ils recherchent dans les associations des financements, du matériel et un atelier de couture pour poursuivre leur activité. Aujourdhui, 7 personnes travaillent en permanence dans lassociation Refugeet Karim, Yacoub et Silue Khalilou reçoivent le renfort de couturières tunisiennes pour les commandes importantes (http://www.institutfrancais-tunisie.com/?q=node/9523).

En octobre 2015, grâce à la collaboration de plusieurs organisations présentes en Tunisie et des contacts à létranger, il obtient finalement un visa Schengen pour aller présenter des produits artisanaux de sa collection à Paris, dans le cadre dune exposition. Sorti du pays le jeudi 26 novembre pour un voyage de trous jours à Paris, il sera bientôt bloqué par la police de frontières tunisienne à sa rentrée dans le pays, le dimanche 29 novembre 2015 après midi.

Depuis le dimanche il se trouve dans la zone internationale, sans recevoir ni nourriture ni informations par rapport aux raisons qui lui interdisent de rentrer en Tunisie. Suite à la mobilisation d’une avocate au travers de la Maison du Droit et des Migrations, les autorités tunisiennes dévoileront qu’une interdiction d’entrée sur le territoire tunisien a été émise à légard de Karim Traoré dès le moment de son départ, sans que le même en soit informé ni que un document puisse le justifier.

Il risque maintenant dêtre expulsé dans son pays dorigine, la Cote dIvoire, quil a quitté depuis 2004 en pleine crise post-électorale pour des raisons politiques.

Il faut rappeler que aucune des personnes débutes par le système dasile de lUNHCR et ayant accepté lintégration locale ont jusquà aujourdhui obtenu la documentation nécessaire pour être en situation légale en Tunisie et pouvoir travailler, accéder aux soins médicaux et aux services. Malgré lexistence de larticle 26 de la nouvelle Constitution tunisienne, ainsi que une proposition de loi sur lasile à lexamen de lAssemblée des Représentants du Peuple, meme les migrants reconnus par lHCR comme réfugiésne jouissent daucun droit dans le pays en absence dun cadre juridique claire.